• Mon dernier rêve

    Nous sommes l'année 2013-2014. Dans un théâtre, un opéra ou un cinéma peut-être...la moquette est rouge sang. Je suis en voyage avec la chorale de mon lycée et mon professeur de chant, qui est aussi mon professeur préféré est faché contre moi. Sans doute parce que j'ai beaucoup changé. Avant, j'adorai la musique, le chant, mais maintenant tout cela m'est indifférent. Je ne supporte pas le groupe, parce que je n'ai pas d'amis, et je suis toujours seule.De plus, je me trouve moche, trop grosse.

    Juste avant d'attérir dans cet endroit, la maîtrise et moi avons diné dans une sorte de self. J'ai beaucoup manger. Plus que de raison, plus que j'avais faim. Jusqu'à en avoir mal à l'estomac, à la tête, partout. Jusqu'à vouloir exploser, mourir pour oublier cette souffrance, cette salle solitude que je hais. J'ai mangé tout et n'importe quoi et je sens que je faiblis.

    Une fois dans cet endroit tapis de rouge, je suis à moitié inconciente. Presque ailleurs. Personne ne fait attention à moi. Je tombe. J'ai l'impression de tomber de 10 étages alors que je tombe d'à peine 1m 71. Je me sens super mal. Ma tête cogne sur la moquette  rouge. Je veux, je dois me vider. M. Gérard, mon prof, me fixe. Je glisse sur le ventre. Mes cheveux sont lisse et ils me retombent dans le visage. Je ne peux pas me lever. Mes forces m'abandonnent. Je n'ai plus d'énergie. Je peine à glisser deux doigts au fond de ma gorge. Ils frôlent ma glotte.

    Et voilà, première vague de bouillie brulante et puante. Le vomi jaillit et agresse ma gorge. Il recouvre peu à peu la moquette rouge. Il m'envellope. Je me traine bientôt dans une flaque verdâtre. Je ne peux toujours pas me lever et personne ne s'intérresse à moi. J'ai peur de m'évanouir, alors je continue de plus belle et de plus en plus vite d'enfoncer mes doigts dans ma gorge, comme pour toucher mes cordes vocales. J'ai des frissons, j'ai froid, j'ai chaud. Je vomis juste. Soudain je sens une main se poser sur mon épaule. Cette main ne m'est pas familière, ni la voix qui l'accompagne.

    _Faîte quelque chose on ne peut pas la laisser comme ça.

    Mais personne ne réagit.

    Le décor disparait et je me retrouve une nouvelle fois dans le self. Comme un retour en arrière, un cuisinier remplit mon assiette de nourriture jusqu'à ce qu'elle déborde et tout recommence.

    Je me fais vomir jusqu'à faire couler le sang, de la même couleur que la moquette.

    Et je sens que je vais mourir à 15 ans.

     

    Un rêve prémonitoire? Peut-être, peut-être pas...


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :